Au palais Wilson pour la 125ème session du Haut-Commissariat des Droits de l’Homme / Réalités vietnamiennes en 2019 et langue de bois
Une nette aggravation de la situation des droits de l’homme au Vietnam depuis 2014
Le constat de Sébastien Desfayes, membre de l’Ordre des avocats de Genève à la 125ème session de mars 2019 du Haut-Commissariat des Droits de l’Homme au Palais Wilson pour écouter les interventions très fermes sur les atteintes aux Droits Humains commises par la “République socialiste” du Vietnam”
Le comité Suisse-Vietnam Cosunam et le parti de la Réforme Viêt Tân étaient présents aux deux journées des 11-12 mars 2019 de la 125ème session.
Mise au courant de la situation effective au préalable par les rapports alarmants et factuels d’une douzaine de ONG dont le Shadow Report II ( voir photos), la commission ad hoc des Nations-Unies a évalué avec pertinence la situation des droits de l’homme au Vietnam , entre autres «l’incohérence et les contradictions entre les différentes lois nationales», «l’incompatibilité entre la liberté universelle d’expression et l’application des règles vietnamiennes de la sécurité nationale», « la contestation civile publique mais non-violente contre la dictature du PCVN qui est assimilée par les autorités vietnamiennes à une forme de terrorisme contre l’Etat » etc.
Des interpellations auxquelles les délégués vietnamiens ont essayé de répondre en pratiquant à merveille la langue de bois et une rhétorique bien rodée d’apparatchiks.
Tout ce qui n’est pas le Parti est hors la loi
Au cours de la seconde journée de la 125ème session sur les droits de l’homme, de nombreuses informations dans notre Shadow Report II ont continué à être largement reprises par les experts de la commission ad hoc des Nations-Unies
Un coup de chapeau particulier à deux rapporteurs de la commission , Mme Kran et M. Ben Achnour qui ont extrêmement bien démontré l’omniprésence de l’Etat-Parti communiste dans les instances judiciaires ainsi que les dogmes de « sécurité nationale » et « d’unité sociale » qui permettent de restreindre voire d’étouffer le droit des opposants et des minorités.
Quoique persiste à démontrer d’une manière éhontée la délégation officielle du Vietnam, force est de constater aux yeux de la communauté internationale l’aggravation des actes d’emprisonnement arbitraire , de répression politique et de violence physique dans ce pays d’Asie depuis des années.
Un rideau de fumée
Pour Rolin Wavre, président du Cosunam, juriste et député genevois, l’examen des réponses du Vietnam aux questions posées par les experts du Comité des Droits de l’Homme à Genève démontre que le gouvernement se contente de produire un intense rideau de fumée, répondant très longuement sur des thèmes secondaires et laissant en suspens les questions centrales : arrestations arbitraires, détention sans jugement, torture et mauvais traitement généralisés, lourdes peines pour délits d’opinion, et surtout, verrouillage complet de l’appareil policier et judiciaire par la Constitution : tout ce qui n’est pas le Parti est hors la loi. Point !
Les experts du Comité ont été remarquables de pugnacité et de clairvoyance. De diplomatie aussi. On attend leur rapport avec impatience.