Le Vietnam ne respecte pas les droits du travail de l’accord de libre-échange avec l’UE (EVFTA)

Début 2025 , le Vietnam fait l’objet d’un examen minutieux de la part de quatre organisations internationales de défense des droits de l’homme qui ont déposé une plainte contre ce pays auprès de la Commission européenne (CE) pour avoir sciemment violé ses engagements dans le cadre de l’Accord de libre-échange UE-Vietnam (EVFTA), signé en août 2020.
La Fédération Internationale des Droits de l’Homme, la Commission vietnamienne des droits de l’homme, la Coalition mondiale des chrétiens et Global Witness ont déposé la plainte auprès du ministère du commerce de la CE. Ces organisations accusent le Viêt Nam de ne pas respecter ses obligations en matière de droits des travailleurs, de protection de l’environnement et de droits fonciers, comme le stipule l’accord commercial.
Dans le cadre de l’EVFTA en 2019, le Viêt Nam s’était engagé à autoriser la formation d’organisations indépendantes représentant les travailleurs. Cependant, à ce jour, le pays doit encore ratifier la Convention 87 de l’Organisation internationale du travail, qui garantit la liberté d’association des travailleurs et n’a pas publié de décret pour guider la mise en œuvre de ces dispositions dans le code du travail, ce qui retarde encore la création de syndicats indépendants.
La plainte souligne la pression internationale croissante exercée sur le Viêt Nam pour qu’il respecte ses engagements en matière de droits du travail essentiels au maintien de ses relations commerciales avec l’Union européenne.
Rappelons qu’en février 2023, l’eurodéputée Marianne Vind (Danemark) et la militante Helena Huong Nguyen de Support Committee for Vietnam avaient organisé une conférence au Parlement européen à Bruxelles pour établir un point de situation après l’entrée en vigueur de l’EVFTA ( Accord de libre-échange UE avec le Vietnam ). Parmi les participants figuraient des membres du Parlement européen, de la Confédération européenne des syndicats (CES), ainsi que des membres d’ONG internationales et vietnamiennes de défense des droits de l’homme telles que Reporters sans frontières, le Comité Suisse-Vietnam (COSUNAM), la Société des professionnels vietnamiens en Belgique, Vietnam Worker Defenders, Brotherhood for democracy et le Viet Tan.

Depuis l’accord de libre-échange en 2019, aucun syndicat indépendant n’a été créé car la grande majorité des travailleurs n’ont pas une connaissance élémentaire de leurs droits sur leur lieu de travail, tandis que le gouvernement vietnamien utilise des procédures antisyndicales avec son code du travail.
A ce jour, le commerce à grande échelle et les échanges économiques avec un pays dictatorial n’ont pas été des facteurs de promotion des droits de l’homme et de la démocratie. La Chine de Xi Jiping et la Russie de Poutine en sont les exemples flagrants voire tragiques.