Lorsque les États-Unis se rapprochent du Vietnam.
Pour Washington, une relation plus étroite avec Hanoi servira de contrepoids à l’influence pesante de la Chine.
Par Jean-marc Comte / L’ « accord de partenariat stratégique global» avec le Vietnam qui devrait être annoncé prochainement lorsque le président Biden fera sa visite d’État au Vietnam est la dernière étape de l’administration de Biden pour consolider ses relations en Asie du Sud-Est.
C’est un signal fort que Hanoi , malgré le lien idéologique communiste avec la Chine, est disposé à risquer étant donné le comportement agressif de cette dernière dans cette région du monde depuis quelques années . L’accord devrait conduire à une activité économique accrue entre les deux pays, car les États-Unis cherchent aussi à diversifier ses chaînes d’approvisionnement de fabrication tandis que le Vietnam tend à développer des technologies de pointe.
Le Vietnam espère ainsi maintenir un certain équilibre entre les deux puissances afin de maintenir sa propre souveraineté.
Il faut savoir que le Vietnam, qui partage une frontière terrestre avec la Chine, continue à proclamer sa souveraineté sur les îles Spratly et Paracells de la mer de Chine du Sud et ce malgré la marine chinoise qui harcèle continuellement les opérations de forage de pétrole et les navires de pêche vietnamiens.
Pour avoir un indo-Pacifique libre et ouvert, il faut vraiment avoir besoin de sociétés libres et ouvertes.
Mais ce rapprochement stratégique a suscité des interrogations voire des critiques des défenseurs internationaux des droits de l’homme accusant Hanoi de continuer à réprimer férocement la liberté d’expression et les mouvements d’opposition.
En effet, dans le cadre d’une visite très médiatisée au Vietnam en 2016, le président Barack Obama avait rencontré un groupe de dirigeants et activistes des droits de l’homme dans la société civile. Après une certaine éclaircie, beaucoup d’entre eux croupissent maintenant en prison ou en exil.
Selon Amnesty International et Human Rights Watch, le Vietnam a emprisonné près de 200 personnes ces dernières années sur des motifs politiques, dont plusieurs militants climatiques les plus importants du pays.
Washington devrait insister pour juger les promesses et les progrès accomplis par Hanoi dans l’exercice des droits de l’homme et les libertés civiles, a déclaré Duy Hoang, directeur exécutif de Viet Tan, mouvement d’opposition non-violente “Pour avoir un indo-Pacifique libre et ouvert”, a déclaré Duy, “Vous avez vraiment besoin de sociétés libres et ouvertes ».
Si l’on comprend parfaitement les intérêts très différents mais biens complémentaires entre Américains et Vietnamiens, M. Biden doit impérativement le conditionner à des résultats concrets en matière de droits humains. Le peuple vietnamiens n’a que faire de ce nouvel accord s’il n’en est pas légitimement le premier bénéficiaire.
C’est avec cette conviction que le Cosunam a rejoint les associations de défenses des libertés au Vietnam dans un courrier adressé au président des Etats-Unis.♦
Par Jean-marc Comte.